Opération immobilière d’ampleur (156 millions d’euros), la restructuration du CH d’Avignon est en réflexion depuis 10 ans. En 2023, les investissements du Ségur de la santé redonnent une impulsion financière au projet. Le CH d’Avignon missionne alors A2MO afin de formaliser rapidement un programme détaillé, tout en absorbant un historique technique très long.
Retour sur le déroulement de la première phase, avec un entretien croisé entre la cellule TERRAH chargée du projet au sein du CH, et notre programmiste.
Trois grandes opérations dessinent ce projet immobilier. La première opération porte sur l’extension et réhabilitation de la réanimation et a démarré en mars 2024. La deuxième opération consiste à construire un bâtiment neuf d’hospitalisations, un centre d’hémodialyse et à étendre et restructurer les urgences Adultes. Après la livraison de l’extension, la troisième opération sera lancée. Elle consiste à réhabiliter les deux tours d’hébergement existantes. A2MO est missionné pour l’ensemble des deux derniers projets, la première opération est lancée depuis février 2023, la seconde débutera en 2027.
A2MO : Quels sont les enjeux de ce projet TERRAH ?
Karine Coppet, Ingénieure Travaux pour la Cellule TERRAH : “L’enjeu de ce projet était double. Il fallait établir un programme technique détaillé dans un temps très court, entre février et juin 2023, en répondant aux exigences de l’ARS sur l’ensemble des opérations TERRAH. L’équipe d’A2MO a su s’adapter à ces contraintes techniques et temporelles. »
Christel Allezard, Ingénieure en organisation, pour la Cellule TERRAH : « Les équipes de l’établissement réfléchissent à ce projet depuis 10 ans, cela signifie que de nombreuses réflexions ont déjà été menées et formalisées. Il y avait donc une base documentaire existante, avec plusieurs versions d’études de faisabilité. Au fil du temps, les exigences de l’ARS ont évolué. Le projet présenté aujourd’hui devait ainsi entrer dans un cadre d’investissement Ségur qui n’existait pas lors des premières consultations. »
Cédric Plouchart – Programmiste A2MO : « Pour répondre à la demande du MOA, nous avons formé une équipe de 3 personnes au sein d’A2MO, Corentin Chomaz sur les aspects techniques, Annabelle Broust et moi-même sur la programmation. Nous devions capitaliser sur ce qui avait été fait avant. Ainsi, il s’agissait non pas de déconstruire ce qui avait été réfléchi avec les équipes hospitalières, mais plutôt de réinterroger les anciens programmes à la lumière des nouvelles exigences réglementaires, techniques et environnementales. »
A2MO : Comment s’est déroulé l’accompagnement ?
KC : « Sur la première étape, il fallait répondre très vite et conforter notamment l’étude de faisabilité sur l’implantation des surfaces supplémentaires et la liaison entre les deux bâtiments. Cette première phase s’est déroulée en vase clos, entre la cellule et l’équipe A2MO ; nous avons échangé chaque semaine. Quand nous sommes passés en rédaction de programme, les concertations ont été lancées auprès de groupes utilisateurs thématiques. »
CP : « Habituellement, on lance les concertations avant de finaliser les études de faisabilité. Mais pour ce projet, il fallait faire l’inverse, afin de répondre au calendrier serré. On s’est adaptés. »
CA : « C’est vrai qu’on a demandé à A2MO de tordre le cadre, et vous l’avez fait. L’exercice n’était vraiment pas simple. D’autant qu’ensuite pour les consultations, il fallait embarquer dans la réflexion l’ensemble de la communauté hospitalière, malgré l’essoufflement global à la suite des différentes études. Il fallait donc redonner une impulsion et une confiance dans les moments d’échange. Nous avons eu de bons retours sur l’animation des groupes que vous avez pu faire, tout a été travaillé en bonne intelligence. Sur certaines questions techniques, nous avons aussi bénéficié de l’expertise hospitalière d’A2MO, par exemple sur le sujet de l’ambulatoire.
CP : « Ce qui était aussi très intéressant pour nous, c’est que nous avons travaillé avec un MOA doté d’une cellule projet très solide. Deux volets sont représentés au sein de la cellule TERRAH, le volet médical et organisation soignante, et le volet technique bâtimentaire. Cette organisation fonctionne très bien. »
A2MO : Quels sont les bénéfices apportés par A2MO à votre projet ?
CA : « L’efficacité de la première phase [ndr : le dossier a été validé par l’ARS au niveau régional en novembre 2023] nous permet aujourd’hui de passer à une phase de mise en œuvre de ce projet, avec l’engagement fort de notre direction générale et de la communauté hospitalière. Les professionnels voient leurs projets se concrétiser, et participent activement aux réflexions sur les locaux. Ce travail en bonne intelligence et l’expérience d’A2MO dans le milieu de la santé a permis d’étayer le dossier sur les parties techniques, jusqu’à atteindre un niveau de précision et d’opérationnalité très haut. »
KC : « En travaillant avec A2MO, nous avons bénéficié de compétences techniques et immobilières, mais aussi de connaissances du milieu hospitalier et du parcours patient. Leur maîtrise des rouages administratifs du Ségur de la santé nous a été précieuse. »
Où en est le projet aujourd’hui, en février 2024 ?
CP : « Le projet TERRAH doit passer en contre-expertise nationale au niveau du Ségur de la santé, courant 2024. Après cela, on pourra lancer la consultation pour la maîtrise d’œuvre. »
Projet suivi par l’équipe du Territoire Sud-Est A2MO.